Tout savoir sur le tatouage : Pistes & réflexions
Cher·e·s ami·e·s,
Bienvenue sur cette page qui traite - de manière non exhaustive- de l'Histoire du tatouage dans les différentes régions du monde.
Vous trouverez toute la bibliographie ayant servi à la rédaction de cet l'article à la fin.
Je vous souhaite une bonne lecture,
Thelma
Sommaire
Histoire du tatouage : L’évolution culturelle du tatouage à travers les époques
Le tatouage a été pratiqué dans toutes les régions du monde et à toutes les époques.
Art ancestral, on en retrouve des traces chez les Pictes de Grande Bretagne, les Maoris de Nouvelle-Zélande, mais aussi les berbères de culture Amazigh ou les chrétiens coptes de Palestine.
L'origine Ancestrale du tatouage
Comme dit précédemment, le tatouage a été pratiqué dans toutes les régions du monde et à toutes les époques.
Cependant, l’origine du mot vient de Polynésie : le tatau y est un rite ancestral important, qui remonterait à 1300 ans avant notre ère.
Marqueur social qui classait les individus en fonction de leur statut, ces tatouages étaient réalisés en utilisant des outils pointus tels que des dents de requin ou des os taillés.
L’évolution culturelle du tatouage à travers les époques
Au Japon, de l’outil punitif à l’interdiction
Durant l’époque d’Edo (1600-1868), l’irezumi (tatouage japonais) devient synonyme de punition : les criminels sont alors tatoués de force sur le bras ou sur le front.
En réaction, ces mêmes criminels recouvrent leurs tatouages infamants de motifs, de fleurs, de dragons... ouvrant la voie à un art japonais sans pareil.
Les Yakuzas, membres de la société du crime, en font alors leur marque de fabrique.
En 1872, les tatouages seront finalement interdits par le gouvernement. Ils seront à nouveau autorisés à partir de 1948, lors de l’occupation américaine.
Malgré toute une génération de tatoueur·euses extrêmement talentueu·ses au Japon, l'Irezumi garde une connotations négative.
C'est le cas pour une grande partie de l'Asie.
Ainsi, en Corée ou au Japon, certains bains, boîtes de nuits et bars interdisent encore leur accès aux personnes tatouées.
Les tatouages des Bretons et des Pictes de Grande-Bretagne
Un demi-siècle avant notre ère, les Bretons - de l'actuelle Angleterre- , arboraient des tatouages couvrant visages et corps.
Par ailleurs, les mots de Breton et de Bretagne viennent du latin "Britanni", lui-même issu d’un ancien mot celtique, "Pretani", signifiant "tatoué, peint".
Un « Britannique » au sens étymologique du terme est donc un "tatoué".
À la même époque, vivaient dans l’actuelle Écosse le peuple Picte, qui avait aussi pour coutume de se tatouer le corps. Le mot Picte lui-même, qui désigna ce regroupement de peuplades farouchement hostiles aux Romains, vient du latin "Picti" voulant dire «hommes peints ».
En Europe, une pratique réappropriée par les marins
Le tatouage est interdit en Europe en 787 par l’Église, car jugé comme un symbole païen.
Il réapparaîtra cependant au XVIIIe siècle, après le retour des marins de Polynésie.
Ces marins s’approprieront alors la pratique et la développeront.
Aujourd'hui, le style dit " Old School" s'inspire fortement de cette esthétique.
En Russie, un CV criminel sur la peau
Dès 1922, en Union soviétique, le tatouage devient central dans les prisons et goulags. Par un système très codifié, les prisonniers se gravent leur parcours criminel sur la peau.
Les motifs et le nombre de tatouages donnent des indices sur la raison de leur séjour derrière les barreaux et instaurent une sorte de hiérarchie en prison.
Les autorités soviétiques ayant commencé à déchiffrer certains symboles à partir des années 1960, le tatouage devient aussi un élément qui peut trahir son porteur.
Ainsi, dans le code russe du tatouage criminel, une rose entourée de fil barbelé signifie que son propriétaire a été incarcéré avant d’atteindre sa majorité et est devenu un adulte en prison.
Le tatouage chez les Amérindiens
Une grande documentation atteste de l'importance du tatouage au sein des tribus amérindiennes.
Interdits donc invisibilisés par la colonisation, les tatouages amérindiens connaissent depuis quelques années un renouveau.
Citons notamment Stéphanie "Big Eagle", descendante de la tribu des Sioux, tatoueuse, qui à travers son art, lutte pour la préservation de son identité.
Signification et symbolisme : Le cas particulier de la momie tatouée Ötzi
Ötzi est le nom donné à un homme préhistorique momifié, découvert en 1991, à 3210 mètres d'altitude en Italie. Il aurait vécu au Néolithique final, vers 3 200 avant notre ère.
En 2015, des techniques d'imagerie multispectrale révèlent que sa peau, vieille de 5300 ans, comporte des marques sous-cutanées, que les archéologues du musée d’archéologie du Tyrol apparentent à des tatouages.
Quelles sont ces marques et que révèlent-elles des techniques de tatouage et des croyances ancestrales qui existaient pour certain·es de nos ancêtres, entre la fin du Néolithique et l’Age de Bronze?
Le tatouage comme forme primitive d'acupuncture
Les tatouages d’Ötzi seraient associés à une forme primitive d’acupuncture, cette médecine traditionnelle asiatique pourtant apparue seulement 2000 plus tard.
En effet, les motifs tatoués semblent en relation avec des zones portant des traces de maladies dégénératives, en particulier des lésions d’arthrose au niveau des articulations telles que les genoux, les chevilles et les poignets.
"Ces tatouages auraient pu être associés à des traitements destinés à soulager la douleur", souligne Albert Zink, généticien et directeur du centre de recherche européenne, Eurac. "Nous souhaitons mieux discerner le rôle thérapeutique, prophylactique, religieux ou les significations symboliques qu’ils ont pu avoir".
Les motifs retrouvés sur Ötzi
La plupart des traces retrouvées sur le corps d'Ötzi sont, dans la majorité des cas, des lignes parallèles, souvent représentées par groupe de trois ou quatre. Le plus grand nombre se trouve sur les membres inférieurs dont sept groupes sur la jambe droite, quatre sur la gauche, les autres, autour du poignet gauche et la région lombaire. Elles forment cependant une croix dans le creux du genou droit et sur la cheville gauche.
"L’objectif de cette étude était de déterminer avec précision la quantité de tatouages ainsi que leur emplacement pour servir de base à de nouveaux travaux", souligne Albert Zink
Un tatouage à l'encre végétale
Les tatouages appartenant à Ötzi auraient été réalisés en deux étapes : incision de l’épiderme, puis, en guise d'encre, application d'un mélange de charbon végétal et d’herbes, ceci afin de rendre permanentes les cicatrices.
Ce que l'on sait d'Ötzi en 2023 :
Vingt-trois ans après sa découverte, voici les dernières conclusions :
Il avait les yeux bruns et les cheveux noirs
Il était intolérant au lactose, comme l’indique les mutations observées sur son gène MCM6.
Il était prédisposé à une maladie cardiaque. D’importantes quantités de graisse ont été découvertes dans ses artères.
Il souffrait de la maladie de Lyme, transmise pas les tiques, dont Ötzi serait le plus ancien cas connu. Elle aurait pu être à l’origine de ses problèmes d’arthrite.
Il avait mangé du bouquetin lors de son dernier repas. L’analyse du contenu de son estomac a permis d’identifier les composants de son dernier diner, des céréales, de la viande de chevreuil et de bouquetin.
Il serait mort assassiné. Cette dernière version s’appuie sur la découverte par tomographie d’un fragment de pointe de flèche logé dans sa région dorsale. Après avoir perforé l’épaule, le projectile aurait tranché l’artère et déclenché une infection.
Pour voir Ötzi et ses tatouages en vrai, rendez-vous au musée d’archéologie du Tyrol, à Bolzano, dans le Haut-Adige, Italie.
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